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parèrent, s’affligèrent jusqu’au soir, puis se consolèrent. Quand ils furent allés dormir, la hyène revint à la fosse et déterra le mort pour le dévorer. Elle l’avait déjà traîné sur le chemin lorsqu’elle se rencontra avec un homme qui revenait de son piège et portait une antilope.

La hyène lui demanda ce qu’il portait. Il lui répondit que c’était une antilope qu’il avait prise dans ses fosses. De son côté, il n’interrogea pas la hyène parce qu’il avait vu depuis quelque temps qu’elle traînait un cadavre. La hyène lui demanda de vouloir bien, quand il rentrerait chez lui, ne pas dévoiler ce qu’il avait vu. Il s’y engagea et reprit son chemin.

Ensuite la hyène pensa qu’il pourrait bien révéler aux gens qu’il l’avait vue emporter un cadavre pour le dévorer. Elle traîna le cadavre plus loin et suivit l’homme silencieusement jusqu’à sa maison. Quand il fut arrivé à sa porte, il déposa l’antilope, appela sa femme pour lui ouvrir, entra en oubliant l’antilope dehors. Immédiatement, la hyène se glissa tout près, prit l’antilope, mit le cadavre à sa place et s’en alla.

L’homme dit alors à sa femme :

— Va à la porte et rapporte l’antilope.

Elle sortit, aperçut le cadavre près de la porte, rentra en toute hâte à la maison et dit à son mari :