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Un jour, il avait tout pris et s’était rengorgé.


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LE LION ET LA TORTUE[1]


Quatre défenses d’éléphant, extraordinairement grosses, tellement qu’il fallait deux hommes pour porter chacune d’elles, étaient là comme prix de la lutte à la course. On disait :

— Allons, que tous les animaux courent à qui mieux-mieux. Celui qui sera fatigué le dernier recevra l’ivoire.

Beaucoup d’animaux vinrent et coururent à l’envi ; mais ils furent fatigués et abandonnèrent la course, en sorte qu’il ne resta que le lion. Celui-ci se réjouit et dit :

— Le prix m’appartient.

Alors la tortue se leva et dit :

— Pas encore ; nous allons lutter à la course l’un contre l’autre, de façon à ce que je reçoive l’ivoire.

Le lion s’en détendit, rit et dit :

— Nous ! comment pourrais-tu lutter à la course ?

La tortue répliqua :

  1. Ferstl, Yao-Erzæhlungen, p. 102-103, III.