Page:Basset - Contes populaires d’Afrique, 1903.djvu/288

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Où as-tu tué l’animal qui a une chair si délicieuse ?

Je l’ai tué là-bas sur ma colline de Nserigisa-ebikongoliro.

— Allons chasser tous les deux, dit le léopard. Ils partirent et tendirent les filets. Le lapin dit :

— Tiens-toi là, près des filets ; pour moi, je vais faire lever le gibier. Si tu entends quelque chose venir avec un bruit sourd, tu détourneras la tête. Mais si tu entends quelque chose venir avec un bruit strident, tu présenteras la tête.

Le léopard, entendant quelque chose venir avec un bruit sourd, détourna la tête. Ensuite, entendant venir quelque chose avec un bruit strident, il détourna encore la tête et tomba comme s’il était mort. Le lapin lui dit :

— Tu fais le mort et tu as laissé passer près de toi un musu.

Le léopard ne répondit pas. Le lapin coupa des branches de palmier épineux, en enveloppa le léopard, le mit sur sa tête et l’emporta vers sa maison. En route, le léopard sortit une griffe et le piqua à la tête. Le lapin le déposa par terre et dit :

— J’ai attaché là-dedans une épine.

Il refit le paquet, le remit sur sa tête, le porta à l’endroit où il devait écorcher le cadavre, alla chercher un couteau et délia le paquet. Le léopard s’échappa et le lapin se sauva.