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sa maison vers sa première femme. La seconde lui dit :

— Cherche une échelle et apporte-la.

Il dressa l’échelle, monta à la fenêtre, la frotta avec le moyen magique : elle s’ouvrit et il entra dans sa maison. Lorsqu’il y pénétra, il aperçut le fils du sultan qui commettait un adultère avec sa femme. Il les frotta tous deux avec le moyen magique ; ils perdirent tout sentiment, en sorte qu’ils n’avaient plus conscience de rien. Alors il tua le fils du sultan qu’il avait surpris près de sa femme. Puis il prit tout le sang, le versa dans l’eau, lui coupa la tête et la prépara avec le moyen magique de façon à ce qu’elle ne se gâtât pas. Il jeta le reste dans la fosse. Alors il souffla à sa femme un remède dans le nez et la connaissance lui revint totalement.

Cet homme s’en alla avec l’autre femme ; il prit avec lui la tête du fils du sultan et monta dans son bateau pour revenir à son vaisseau. Quand sa première femme s’éveilla, elle vit que son amant, le fils du sultan, n’était plus là, et elle s’en étonna beaucoup.

Dès que le matin fut arrivé, le vaisseau partit pour la ville. On chercha partout le fils du sultan. Quand le navire arriva dans la ville, le fils du vizir débarqua, se rendit dans sa maison et vint trouver sa femme. Celle-ci se chagrinait