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alla trouver le jeune homme pour lui donner un conseil et dit :

— Viens et accuse-moi devant le juge. Tu m’as donné ta femme et je l’ai perdue.

Il alla se plaindre au juge : la vieille fut appelée et sommée de rendre la femme de l’étranger. Elle répondit :

— Assurément, il m’a confié sa femme, mais je l’ai mise sous la protection d’un Arabe.

Le juge dit :

— Faites venir cet Arabe.

Elle lui répondit :

— Il n’est pas là ; il s’est enfui avec la femme.

Le juge demanda :

— Sa femme est-elle là ?

— Oui, répondit-elle.

Il continua :

— Appelez la femme de cet Arabe et faites-la venir.

On alla la chercher.

Lorsqu’elle arriva, elle fut interrogée.

— Où est ton mari ?

— Il n’est pas là, dit-elle ; il s’est enfui avec cette femme qui est venue chez nous.

Le juge dit :

— Toi, Arabe, attends sept jours ; si ta femme revient avec cet Arabe, c’est bien ; sinon prends celle-ci et va-t’en avec elle.