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— Viens demain, et emmène ce jeune homme ; si mon mari va à toi, dis-lui que l’autre réclame sa femme et qu’il est revenu de l’intérieur.

La vieille comprit qu’elle voulait tuer son mari, car elle connaissait très exactement la sagesse des femmes.

— Bon, répondit-elle.

Lorsque le soir fut arrivé et que son mari fut endormi, elle dit à son amant :

— Prends un poignard et plante-le dans le corps de mon mari.

Il prit un poignard, entra et le lui enfonça dans le corps ; l’autre mourut. Il lui coupa la tête, jeta le reste du corps dans la fosse aux immondices et lava le sang. Il trempa la tête dans une drogue pour qu’elle ne pût se corrompre. Après l’avoir ainsi préparée, il la mit dans une cassette.

Le lendemain, la vieille arriva ; le jeune homme était déjà sorti pour aller la trouver. Tandis qu’il était sorti, la vieille vint dire :

— Où est ton mari ? Je viens réclamer la femme étrangère que je vous avais donnée à garder.

— Toi, vieille, dit la femme, tu es une grande coquine ; tu m’as amené dans ma maison une femme pour séduire mon mari et maintenant elle s’est enfuie avec lui je ne sais où ; voilà cinq ou six heures que je ne l’ai plus vue.

La vieille ne s’était pas attendue à cela. Elle