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suis refusée ; alors ils m’ont liée, moi et mon mari.

Son père le vizir fut très irrité que sa fille eût été liée sans raison.

Bref, le sultan chassa ces jeunes gens de la ville et les bannit avec ces paroles :

— Quittez ma ville ; c’est contre toute convenance de solliciter la femme d’un autre, et, quand elle se refuse, de l’enchaîner. Ce n’est pas la coutume ici : hors de ma ville !

Ces gens s’éloignèrent et le vizir se réjouit en remarquant qu’il était encore monté plus haut dans la faveur du sultan.

Le jeune homme qui avait épousé la fille du vizir, apprit par là que, dans ce pays, les femmes avaient de l’intelligence. Il continua son voyage et vint dans un autre pays. Dans la nouvelle ville où il entra, les femmes possédaient une grande sagesse. Il dit en arrivant :

— Je voudrais qu’on me montrât la sagesse des femmes.

Une vieille femme lui donna la réponse et lui dit :

— Il y en a une ici à qui je dirai de t’apprendre à connaître la sagesse des femmes ; c’est une femme qui a un mari qui est très jaloux. Il ne lui permet pas de sortir, et même aucun jeune homme n’a accès dans sa maison à cause de sa jalousie.