Page:Basset - Contes populaires d’Afrique, 1903.djvu/256

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Bois, frappe le chien !

— Feu, brûle le bois !

— Eau, éteins le feu !

— Éléphant, bois l’eau !

— Fourmi, pique l’éléphant.

Ils tirent ainsi, et depuis ce temps-là, ils ne peuvent plus se supporter.

La fourmi pique l’éléphant là où cela lui fait le plus mal.

L’éléphant boit l’eau.

L’eau éteint le feu.

Le feu brûle le bois.

Le bois bat le chien.

Le chien mord le chat.

Le chat mange la souris.

Ce fut le dédommagement que le tailleur reçut par ce jugement.

— Oui, dit-il, maintenant je suis content, puisque j’ai reçu ce dédommagement et je te remercie de tout cœur, ô babouin, de ce que tu m’as rendu justice et que tu m’as adjugé un dédommagement.

— Désormais, dit le babouin, je ne veux plus m’appeler Yan, mais on m’appellera babouin.

Depuis ce temps-là, le babouin marche sur les quatre membres. Par ce jugement insensé, il a perdu la faculté de marcher debout.