Page:Basset - Contes populaires d’Afrique, 1903.djvu/255

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bois rejette la faute sur le feu et dit : C’est le feu qui l’a fait, le feu dit : Non, je ne l’ai pas fait : c’est l’eau. L’eau dit : L’éléphant a déchiré les vêtements et l’éléphant prétend que c’est la fourmi qui les a déchirés. C’est ainsi qu’ils s’entre-querellent. C’est pourquoi, moi, le tailleur, je viens te proposer ceci : Convoque les gens et interroge-les pour me procurer un dédommagement.

Il parla ainsi et le babouin les appela tous à l’interrogatoire. Alors ils s’excusèrent avec les mêmes prétextes que le tailleur avait mentionnés, chacun rejetant la faute sur les épaules de l’autre.

Le babouin ne put trouver de meilleur châtiment que de les faire punir les uns par les autres.

Il parla ainsi :

— Souris, veux-tu donner un dédommagement au tailleur ?

Elle protesta de son innocence. Alors le babouin dit :

— Chat, mords la souris.

Le chat mordit la souris. Le babouin posa la même question au chat et, comme il s’excusait de même, il cria au chien :

— Toi, mords le chat.

Alors le babouin les interrogea tous successivement : tous s’excusèrent. Le babouin prononça alors ces mots :