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Elle le fait une seconde fois et court appeler le lézard. Elle lui dit que le coq avait chanté ; mais le lézard lui demanda de le laisser se reposer ; aucun coq ne s’étant fait entendre encore.

— C’est bien, dit la tortue.

Ils se couchent de nouveau jusqu’au moment où le coq chante en effet. Alors le lézard se lève et ils partent. Arrivés à l’endroit, le lézard dit :

— Pierre, ouvre-toi.

Et la pierre s’ouvre. Quand le lézard eut pris autant d’ignames qu’il en voulut, il sortit et demanda à la tortue de partir. La tortue le pria d’attendre un instant :

— Je viens, dit-elle.

Et le lézard :

— C’est bien.

Et il rentra chez lui.

Cependant la tortue se chargea d’ignames. Elle en mit sur sa tête ; elle s’en attacha aux pieds, aux bras, aux cheveux ; elle pliait sous le faix. Depuis longtemps, déjà, le lézard était rentré chez lui ; il avait allumé du feu et s’était étendu à côté, les pattes en l’air, comme quelqu’un qui vient de mourir.

Et la tortue était là près de la pierre, ne sachant que dire pour faire ouvrir la pierre. Et elle s’épuisait à crier de longues heures durant.

Le fermier survient ; il saisit la tortue et la