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mença à défricher. Mais le ciel déclara que celui qui se gratterait en défrichant n’obtiendrait pas la main de sa fille ; au contraire, celui qui défricherait la forêt sans se gratter aurait la jeune fille.

L’éléphant se mit donc à défricher ; mais tout de suite, il se gratta. Alors les enfants du ciel allèrent lui dire :

— L’éléphant s’est gratté.

— Il ne sait pas défricher la forêt, dit le ciel.

Et il enleva sa fille des mains de l’éléphant.

Il appela toutes les bêtes sauvages ; elles vinrent en grand nombre, mais ne purent réussir à défricher la forêt sans se gratter.

Alors l’araignée dit qu’il voulait essayer, lui aussi ; il se mit à défricher et il demandait à Ouré, la fille du ciel :

— Tu connais le bœuf qu’on va prendre pour que tu me fasses à manger ? ici il a du noir, et là il a du rouge ; et ici, il a du blanc.

Et en disant cela, l’araignée se frappait, mais les enfants du ciel n’allèrent pas dire à leur père qu’il se grattait. Et ainsi l’araignée put finir de défricher la forêt. Et le ciel lui donna sa fille en mariage et lui fit cadeau d’un bœuf.

L’araignée dit :

— C’est à moi, ce bœuf : je ne veux pas que les mouches viennent se poser dessus pour en manger.