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XXXV. — SÉRÈRE-NONE[1].

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LE LIÈVRE ET LA HYÈNE[2]


Le lièvre et la hyène s’associèrent pour cultiver un lougan (champ) de mil. Comme ils n’avaient pas de houe, le lièvre dit à la hyène :

— Je vais en chercher chez le forgeron.

Il partit, rapporta plusieurs houes et dit à son associée :

— Il en reste d’autres : va les chercher.

Elle s’en alla.

Pendant ce temps, le lièvre prit le mil qui devait servir de semence et le cacha dans un puits.

Quand la hyène revint, il lui dit :

— Un chameau qui passait par ici m’a battu, a volé le mil et est parti. Je ne veux plus rester ici : comment cultiver notre lougan ?

— Rassure-toi, répondit la hyène ; je connais un bon moyen. Nous allons vendre comme esclaves ta mère et la mienne et, avec le prix, nous achèterons du mil.

  1. Les Sérère-None habitent au Sénégal, entre Saint-Louis et Dakar.
  2. Le texte de ce conte que j’ai recueilli à Thiès est inédit.