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j’enfante et si j’ai un fils, je te donnerai un hangar plein de riz, deux plantations de cassave et une grande quantité de bananes.

L’araignée accepta en raison de la famine. Elle s’en alla chercher la médecine et s’en revint à la ville. La femme avait tué un bouc et cuit du riz pour l’araignée ; elle lui dit :

— Araignée, voici du riz pour toi.

L’araignée mangea le riz et fut complètement satisfaite. Alors elle mit la médecine dans un pot, y versa de l’eau et y mêla la médecine. Elle dit à la femme :

— Apporte une bande d’étoffe.

Elle attacha avec cela les yeux de la femme et dit :

— Attention ! bois la médecine. Quand tu l’auras bue, tu ne me verras plus ; je m’en irai loin. Dans six mois, tu donneras naissance à un enfant mâle et je viendrai de façon que tu puisses me donner du riz et tous mes vivres.

La femme consentit ; elle prit le pot et but la médecine. L’araignée sauta dans le pot et la femme l’avala. L’araignée était dans son corps. La femme donna naissance à un enfant : c’était l’araignée. La femme lui donna de l’eau à boire, elle fit cuire d’excellent riz et le donna à manger à l’araignée. Celle-ci avait été en elle, c’était elle l’enfant. La femme ne le savait pas.