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XXX. — MALINKHÉ[1]

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LE LIÈVRE ET SON GRIS-GRIS[2]


Une jeune lièvre alla vers Dieu lui demander un gris-gris de finesse. Dieu lui dit :

— Oui, si tu m’apportes un boa attaché à un bambou, du lait de lionne, une calebasse pleine de moustiques, une sauce faite avec des mouches, une hyène mâle. Le jeune lièvre dit au boa :

— Quel est le plus long, de toi ou de mon bambou ?

Le boa se mesure au bambou : le lièvre l’y attache. Il s’en alla chez la lionne avec une petite calebasse en lui disant que tout son lait ne pourrait pas la remplir. La lionne y met son lait : le lièvre bouche la calebasse. Il s’en alla chez les moustiques, leur disant que, quand bien même ils se réuniraient tous, ils ne rempliraient passa calebasse. Les moustiques entrent ; le lièvre ferme. Il s’en va chez les mouches et leur dit que,

  1. Le Malinkhé est parlé dans tout le Haut Sénégal.
  2. *** Essai de grammaire malinkhé, Saint-Michel en Préziac, 1896, in-8, p. 67-68.