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d’être un homme illustre et de pouvoir exécuter ce que personne n’avait jamais vu. Il demanda au roi de rassembler immédiatement le peuple pour lui communiquer ce qu’il était en état de faire. Quand le peuple fut réuni, le narrateur fit un discours : c’était un honneur pour la ville qu’il y fût descendu : le grand roi dans telle et telle ville l’avait invité à venir le trouver pour que lui, l’homme célèbre, délivrât par ses miracles le roi et ses sujets, de la maladie et de tous les maux. Non seulement il pouvait guérir toutes les maladies, mais il pouvait encore ressusciter les morts. Pourtant aujourd’hui, il était trop tard : il était fatigué du voyage ; mais, le lendemain, on devait se réunir de bonne heure à l’endroit où il ressusciterait les morte qui étaient décédés l’année précédente. Alors l’assemblée se dispersa.

À peine était-il de retour dans son habitation, que le roi le fit avertir, par un envoyé secret, qu’il pouvait ressusciter les autres morts, mais non pas son prédécesseur qui était mort depuis peu de temps ; en effet, si celui-ci revenait, lui-même perdrait le pouvoir. Vint ensuite une femme : elle avait perdu son mari qui l’avait constamment maltraitée ; elle s’était remariée la veille ; elle demandait de ressusciter les autres morts, mais pas son mari. Bien d’autres vinrent encore, voulant bien que le menteur ressuscitât