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hommes, l’un aimait la vérité par dessus tout ; il ne mentait jamais, mais ne disait aux gens que la vérité. L’autre n’était pas sincère dans ses paroles : il ne disait que ce qui pouvait lui servir ou être agréable aux gens.

À la fin de la première journée de marche, ils arrivèrent à leur gite pour la nuit. Le menteur ne dit rien, mais le véridique parla beaucoup avec son hôte et sa famille. Il blâma le maître de la maison de ce que la hutte destinée aux étrangers n’était pas tenue propre, de ce que les étrangers n’étaient pas accueillis avec plus d’amitié et trouva à redire à ceci et à cela qui ne lui plaisait pas. Cela choqua le maître de la maison et ses gens.

Le soleil était couché ; il faisait sombre et dans leur hutte, les étrangers entendirent le maître de la maison et les siens manger leur souper. Ils s’attendaient à recevoir le leur ; mais ils attendirent en vain : on ne leur apporta rien, et ils durent aller se coucher avec la faim.

Le lendemain matin, ils continuèrent leur voyage.

— Aujourd’hui laisse-moi m’occuper des choses, dit le menteur, et tu verras que nous n’irons pas dormir de nouveau avec la faim.

Quand ils arrivèrent à leur gite, le menteur alla trouver aussitôt le roi pour le saluer. Il se vanta