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prit du bois et le souleva. L’autre homme se leva et marcha contre la hyène qui le vit ; il commença à l’attaquer, saisit une de ses oreilles, la serra fortement, l’arracha et la mit sur le feu. Quand il l’eut exposée un peu au feu, il la reprit et la mangea en sorte que la hyène vit l’homme manger son oreille. À cette vue, elle dit :

— L’homme qui m’a arraché l’oreille et la mange m’épargnera-t-il s’il reste ?

Alors elle courut en arrière dans la forêt.

La belette avait dit à la hyène :

— Viens et faisons amitié ; mais la hyène était sotte, ne sachant pas que la belette la surpassait en finesse. La belette rendit la hyène sans queue et sans oreille et alors elles rompirent leur amitié.

C’est ce que j’ai entendu raconter aux gens. C’est fini.



XXVII. — SONGHAI[1].

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ABAHNAKAT[2].


Un homme nommé Abarnakat voyageait un jour avec quelques amis. Il portait un cordon rouge au cou et sur son âne une

  1. Le Songhaï est parlé à Tombouctou et dans toute la région environnante.
  2. Hacquard et Dupuis, Manuel de la langue songay. Paris, Maisonneuve, 1897, in-12, p. 75-77.