Page:Basset - Contes populaires d’Afrique, 1903.djvu/188

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

être le mari de ta fille et celui qui ne l’a pas fait ne sera pas son mari.

Ce fut la jeune fille rusée qui décida dans le débat des deux jeunes gens. Le père ne savait pas que sa fille, quand elle tordait le fil, en faisait de courts pour l’homme qu’elle aimait, ni qu’elle en faisait de longs pour celui qu’elle n’aimait pas. Il ne savait pas que c’était sa fille qui avait choisi son mari. Le père avait raisonné de la sorte : si l’homme qui a fini de coudre prend ma fille, il travaillera ferme et la nourrira : mais celui qui n’aura pas fini de coudre travaillera-t-il ferme et la nourrira-t-il s’il l’épouse ? Alors les deux jeunes gens se levèrent et s’en allèrent dans leur ville ; mais celui qui avait fini le vêtement prit la fille pour femme.

Maintenant l’histoire que j’avais entendu raconter sur la fille rusée est finie.


64

LA BELETTE ET LA HYÈNE[1]


La belette et la hyène allèrent vivre ensemble dans la forêt. Un jour la hyène tua un animal, le prit, alla trouver la belette et lui dit :

  1. Koelle, African native Literature, 45-46 ; 160-163.