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— Ce qui me retient ! Un de ces fiers-à-bras d’Afryt a défendu à qui que ce fût de penser à moi ; il jette sa brutalité sur quiconque ose m’aborder.

— Pourquoi alors ne t’épouse-t-il pas ?

— Je ne l’aime pas ; je ne veux pas de lui.

— T’est-il allié ?

— Non, par Dieu ! non.

— Eh bien, ne crains rien ; moi, je te débarrasserai de lui s’il plaît à Dieu.

— Tu n’y es pas, mon cher ; tu n’y es pas ! me débarrasser de la cage où je suis emprisonnée ! Cependant, sache bien, Dieu me damne ! que je ne suis pas poltronne ; que je n’ai pas peur, moi, de mon Afryt : mais c’est pour toi que j’ai peur. Tu me parais un homme de cœur et de résolution ; mais mon Afryt est un sauvage, un brutal ; s’il met la main sur toi, il t’assassine.

— N’aie aucune crainte ; montre-moi seulement ta demeure et tu verras, je l’espère, que tout se terminera à ta plus grande satisfaction.

La fille indique sa demeure. À la nuit close, notre homme se rend chez son inconnue. Il s’assied auprès d’elle et ils s’entretiennent en tout bien et tout honneur. Quelques minutes après, arriva l’Afryt. Il avait appris qu’un rival devait se présenter chez la belle, il entre et trouve l’étran-