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genre est le conte sarma (n° 67) où l’on touche du doigt les avantages du mensonge et les inconvénients de la véracité.

C’est le lièvre {ou le lapin) qui est en général le plus rusé des animaux et nous le voyons à l’œuvre sur toute l’étendue de l’Afrique noire. Son habileté émerveille jusqu’à Dieu lui-même dans un conte malinkhé (n° 69) et un conte ouolof (n° 74). Il trompe la hyène dans un conte mandé (n° 68), l’éléphant dans un conte du Rouganda (101), du Zumbo (n° 115) et de l’Île de France (n° 163) et tous les animaux chez les Bari (n° 57). Chez les Rouganda, il est sur le point d’expier ses crimes lorsque, par une dernière ruse, il sait se défaire du corbeau, son gardien et échappe à la mort, en laissant la morale peu satisfaite (n°101). Dans une fraction des Bantou, les Ba-Ronga, il a toutefois un redoutable adversaire dans la rainette (n° 121) et il est dupé par un dindon dans un conte des nègres des États-Unis (n° 164).

Mais celle qui partage avec lui la palme de la ruse, c’est la tortue. Contrairement aux contes d’origine indo-européenne, où elle est