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mangeait les enfants de ses sujets. Les animaux s’éloignèrent désormais du lion qui vécut ouvertement en guerre avec tous.



XXII. — NYAM-NYAM OU A-SANDÉ[1].

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LE MORT ET LA LUNE[2].


Un vieillard vit un mort sur lequel tombait la clarté de la lune. Il réunit un grand nombre d’animaux et leur dit :

— Lequel de vous, mes braves, veut se charger de passer le mort sur la lune de l’autre côté de la rivière ?

Deux tortues se présentèrent : l’une, qui avait de longues pattes, prit la lune et arriva saine et sauve avec elle sur la rive opposée ; l’autre, qui avait de petites pattes, emporta le mort et se noya. C’est pour cette raison que la lune morte reparaît tous les jours et que l’homme mort ne reparaît jamais.

  1. Les A-Sandé habitent entre le Ouellé ou Chari et les affluents de gauche du Nil blanc.
  2. Casati, Dix années en Equatoria, p. 163.