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LE LIÈVRE[1]


Une jeune fille vivait avec sa mère et son père, dans la même maison. La mère partit en voyage et dit à sa fille :

— Veille bien sur ton père.

Mais la jeune fille ne veilla pas sur lui : il souffrit de la faim.

Quand la mère fut de retour, le père avait maigri : alors elle chassa sa fille dans la forêt avec un grand panier pour aller chercher des fruits de sycomore. Elle arriva à un grand arbre ; cet arbre appartenait aux animaux, mais ceux-ci étaient absents.

La jeune fille remplit son panier des fruits de cet arbre. Mais le soir, les animaux revinrent et la trouvèrent encore sur l’arbre. Ils se réjouirent beaucoup parce qu’ils espéraient avoir de la viande quand ils dévoreraient la jeune fille.

Quelques animaux dirent :

— Ne la mangeons pas aujourd’hui, mais demain matin de bonne heure.

Pour que la jeune fille ne s’échappât pas, ils s’endormirent tous sous l’arbre.

  1. Mitterutzner, Die Sprache der Bari, Brixen, 1867, in-8, Weger, p. 10-15.