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tendons, se rencontre rarement dans les contes des noirs : elle n’en est pas, cependant, absolument absente. Ainsi chez les Ouolofs (n° 73) la hyène est châtiée pour son ingratitude envers son sauveur ; un conte tavita (n° 100) explique pourquoi la femme est soumise à l’homme. Chez les Yao, l’orgueil d’un chef est puni (n° 109), tout comme l’injustice d’un roi et de ses fils chez Beni Bou Saïd (n° 13). Dans l’ancienne Égypte, le rat témoigne sa reconnaissance au lion (n° 1) tandis qu’un conte louyi (n° 126) nous offre la version nègre de l’histoire de Pygmalion et de Galathée et que chez les Ba-Souto, un homme ingrat, comme le vilain du fableau envers Merlin, est puni comme lui (n° 124).

Mais ce qui domine, c’est le triomphe de la ruse sur la force brutale : c’est à cette morale aussi primitive que peu relevée, que se réduit l’enseignement de presque tous les contes. Les idées de devoir, de justice désintéressée, d’honneur sont absentes. Contre la brutalité du fort, le faible, qui au fond ne vaut pas mieux que lui, n’a qu’une arme : le mensonge, et il s’en sert. Le chef-d’œuvre du