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Vers midi, l’éléphant rassasié s’endormit : lorsqu’il se réveilla au bout de quelques heures, il fut fort surpris de voir que le coq mangeait toujours. Il se mit à paître, mais ne tarda pas à se sentir repu. Il se retira, laissant son antagoniste plus que jamais occupé à chercher dans les herbes. Comme le soleil allait se coucher, le coq courut se percher sur le dos de l’éléphant qui sommeillait déjà, mais qui s’éveilla bientôt en s’apercevant que des picotements le tourmentaient sans cesse.

— Que fais-tu là ? demanda-t-il au coq.

— Rien, répondit celui-ci ; je mange les insectes que je trouve sur ta peau.

L’éléphant, terrifié d’une telle voracité, prit la fuite, ce qu’il fait encore aujourd’hui, chaque fois qu’il entend le coq chanter.



XX. — BARI[1]

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LA FEMME ET LA HYÈNE[2]


Un homme avait deux femmes : l’une douce et prévenante, l’autre si bavarde qu’il en éprouvait seulement de la colère. Ni les

  1. Les Bari habitent les deux bords du Nil blanc, au sud des Dinka, entre le 6e et le 3e degré de latitude Nord.
  2. Casati, Dix années en Equatoria, p. 234-236.