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forcer la maisonnette, il s’en retourna. Après qu’il fut arrivé chez son frère, celui-ci l’interrogea en disant :

— Mon frère, avez-vous trouvé un bon souper ?

— Comme la pauvre poule, dit-il, criait beaucoup, mon cœur fut touché de compassion et je m’en suis retourné.


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LA PÉNITENCE DU RENARD[1].


Un jour, un renard, cherchant de la viande, rôda de l’aurore au soir ; mais cependant il n’en trouva point. Enfin il vit un épervier mangeant une poule, assis sur un arbre.

— Hé, mon frère, lui dit-il, vous n’avez pas honte ! C’est mercredi aujourd’hui. Vous ne faites pas l’œuvre de pénitence. Vous ne savez donc pas que c’est un péché que de manger de la viande ?

L’épervier trembla au cri du renard et la viande tomba de son bec à terre.

Le renard saisit aussitôt ce qui était tombé et commença à manger en disant :

  1. Schreiber, Manuel de la langue tigraï, 2e fasc, p. 190.