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Le qâdhi les entendit et s’en alla. Il appela le berger et lui dit :

— Pourquoi me mets-tu dans l’embarras quand des hôtes viennent et égorges-tu un chien ?

— Non, seigneur, par ta tête, je n’ai égorgé qu’un agneau ; mais comme sa mère était morte quand il était petit, c’est une chienne qui l’a allaité.

Le qâdhi alla à la maison et demanda :

— Qui a fait cuire le souper des hôtes ?

Une femme s’avança et dit :

— C’est moi, seigneur.

Il lui dit :

— Tu as tes règles ?

— Oui.

Il alla trouver sa mère, la saisit, la jeta par terre, tira son poignard contre elle pour l’égorger et lui dit :

— Dis-moi qui est mon père, sinon je te tue.

Elle eut peur et lui dit :

— Mon fils, ton père était sans vigueur. Il y avait chez nous un boucher qui nous apportait de la viande ; c’est lui que Dieu a décrété ; j’ai dormi avec lui, je suis devenue enceinte et je t’ai eu.

Alors il lâcha sa mère.

Le lendemain, il alla juger. Les jeunes gens se présentèrent à lui. Il dit au premier :