Page:Basset - Contes populaires d’Afrique, 1903.djvu/140

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

disperse avec sa queue, de sorte qu’ils sont éparpillés de tous côtés. Quand j’ai vu ses crottins, je les ai trouvés en tas. Alors j’ai reconnu qu’il n’avait pas de queue.

Le qâdhi se tourna vers le second frère et lui dit :

— À quoi as-tu reconnu qu’il était borgne ?

— J’ai vu que l’herbe était mangée du côté où son œil était sain, et qu’elle restait intacte du côté où il était borgne.

Le qâdhi s’adressa au troisième et lui dit :

— D’où as-tu su que la charge du chameau était mi-partie douce et mi-partie acide ?

Il répondit :

— Du côté où était la charge acide, des mouches tourbillonnaient au-dessus des gouttes tombées, et du côté où était la charge douce, les mouches bourdonnaient.

Alors le qâdhi se tourna vers le propriétaire du chameau et lui dit :

— Mon cher, comment est ton chameau ?

— Effectivement, il est sans queue, borgne et porte une charge mi-partie douce et mi-partie acide ; d’un côté du vinaigre et de l’autre du miel.

Le qâdhi reprit :

— Cherche ton chameau ; ces gens ont deviné son signalement par leur habileté ; ce sont des gens intelligents.