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— Qu’est-ce que vous avez mangé dans les champs ?

— Interroge mon vêtement, dit la fille, avant de m’interroger ; interroge mon burnous ! vois, nous avons mangé du gâteau : c’est la vache qui nous l’a procuré.

La femme avait un amant ; elle lui dit :

— Je ferai semblant d’être malade, moi ; et toi, viens et dis : Je suis le médecin qui soigne les malades : je suis celui qui les guérit. Il n’y a de remède pour cette femme, il n’y a que le foie d’une vache toute noire.

Il lui dit :

— Je ferai cela pour toi. Quand je viendrai, dis : Fais-le entrer.

Elle fit la malade : on introduisit le prétendu médecin. Le mari demanda son avis. Il dit :

— Le remède qu’il lui faut n’est pas près d’ici.

— Dis seulement ce que c’est, dit le mari, et j’irai le chercher.

— Le remède qu’il lui faut, reprit l’autre, c’est le foie d’une vache toute noire, sans aucune tache d’autre couleur.

— La vache qu’il faut est chez nous, dit le mari.

On amena la vache, on l’égorgea. Les enfants pleuraient et disaient :

— Ô combien nous voilà orphelins, maintenant