Page:Basset - Contes populaires d’Afrique, 1903.djvu/125

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La mère l’envoya chez la maîtresse du lin. Elle restait là à nettoyer du lin. Un brin de lin entra dans son doigt entre la chair et l’ongle ; elle tomba par terre. On la crut morte ; on envoya chez sa mère et on leur dit :

— Venez enlever votre fille ; elle est morte.

Son père et sa mère avec des gens allèrent pour l’enterrer. Alors la vieille leur dit :

— Vous êtes des gens riches : ne serait-ce pas une honte pour vous de l’enterrer sous la terre dans la poussière ? Construisez-lui un palais au milieu du fleuve, et toutes les fois que vous en aurez le désir, vous irez la voir.

Son père alla lui bâtir un palais sur des colonnes au milieu du fleuve et fit aussi un grand jardin à l’intérieur. Ils enlevèrent la jeune fille, la mirent sur un lit dans le palais, la quittèrent et s’en allèrent. La vieille alla trouver le fils du roi et lui dit :

— Va la voir, elle est dans le palais au milieu du fleuve.

Le prince prit le vizir avec lui, alla et monta en haut chez elle. Il la trouva morte. Il s’assit pour la pleurer et pour réciter des vers sur sa beauté. Il la prit et la tourna (de tous les côtés). Il saisit sa main, la montra au vizir et lui dit :

— Vois comme (les doigts) sont fins ! Alors il trouva le brin de lin entre l’ongle et la chair. Il