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LE DROIT MATERNEL[1]


Autrefois, l’eau coulait d’elle-même. Alors une jeune fille se dit :

— Puisque je vais dans la maison de ma belle-mère, pourquoi l’eau irait-elle à pied ?

Alors elle s’en chargea et la lui apporta.

La belle mère lui dit :

— Pourquoi donc portes-tu l’eau ?

Elle lui répondit :

— Je la porte, parce que je pensais qu’autrement, ce serait une honte pour toi.

Alors le fils dédaigna la jeune fille. Sa mère lui dit :

— Pourquoi ne veux-tu pas d’elle ?

Il lui répondit :

— Je ne peux pas.

La mère reprit :

— Puisque tu n’en veux pas, tu me fais honte ; comme elle m’a apporté de l’eau, je ne l’abandonnerai pas.

Et elle les maria ensemble.

  1. Reinisch, Die Kunamasprache, fasc. II, Vienne, 1889, in-8o, Tempsky, p. 4-5.