impatience, alla vers un mur qui le séparait de sa fiancée et se mit à regarder par un trou. Il fut aperçu par la mère de la jeune fille qui prit d’un de ses serviteurs deux broches de fer, les enfonça dans l’ouverture par où regardait le prince et lui creva les yeux. Behzâd poussa un cri, tomba évanoui et la joie disparut pour faire place à la tristesse et aux chagrins.
« Considère, ô roi, termina le prisonnier, les résultats de la précipitation et du manque de réflexion du jeune homme ; comment sa légèreté lui causa de longs regrets et changea sa joie en douleur ; vois aussi quelle fut la hâte de la femme qui lui creva les yeux sans réfléchir ; tels sont les fruits de la légèreté. Il convient donc que le roi ne s’empresse pas d’ordonner ma mort, car je suis entre tes mains et, le jour où tu voudras me tuer, tu le pourras. »
En entendant ces paroles, Azâd-bakht s’apaisa : « Ramenez-le à sa prison jusqu’à demain, dit-il ; nous réfléchirons à son affaire. »