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conduit au chef du pays où il exerçait le métier de brigand. En voyant son aspect et sa beauté, le roi conçut des doutes et lui dit : « Ce n’est pas la tournure d’un larron ; parle franchement, jeune homme, qui es-tu ? » Behzâd eut honte de révéler sa condition, il préféra mourir et répondit : « Je ne suis qu’un voleur et un brigand. » — « Il ne convient pas, repartit le prince, d’agir à la légère avec ce jeune homme ; il faut examiner son affaire ; la précipitation amène des regrets. » Il le fit ensuite conduire en prison et lui donna quelqu’un pour le servir.

Quelque temps après, le bruit se répandit que Behzâd avait disparu. Son père envoya des lettres pour le faire rechercher. L’une d’elles étant arrivée chez le roi qui avait emprisonné le prince, il rendit grâces à Dieu très haut pour n’avoir pas fait preuve de légèreté et fit venir son prisonnier devant lui. « Pourquoi veux-tu, lui dit-il, te faire périr toi-même ? »

« Par crainte de la honte. »

« Si tu avais craint la honte, tu n’aurais pas agi avec précipitation. Ne sais-tu pas que les regrets sont les fruits de la légèreté ?