et d’équité, en sorte que ses affaires prospérèrent : le peuple lui obéissait, ses sujets l’aimaient et son armée était nombreuse.
Le roi qui l’avait dépouillé et chassé de son pays, avait un ennemi qui marcha contre lui, le vainquit, s’empara de sa capitale et le força à fuir. Le fugitif se rendit auprès d’Abou-Sâber pour lui demander des secours, sans savoir que c’était son ancien sujet. Il entra dans son palais avec des actions de grâces, mais le Dihqân se fit reconnaître de lui et lui dit : « Voilà comme la patience est récompensée : Dieu très haut m’a donné le pouvoir sur toi. » Puis il fit dépouiller, par ses soldats, le suppliant et sa suite, enlever leurs vêtements et les chassa du pays. Les courtisans d’Abou-Sâber et son armée s’étonnèrent de cette conduite envers un prince qui implorait du secours et en cherchèrent l’explication : « Ainsi n’agissent pas les rois, » disaient-ils, et ils ne pouvaient s’expliquer la chose.
Quelque temps après, on apprit qu’une bande de brigands était dans le pays. Abou-Sâber fit tous ses efforts pour s’en rendre maître : or c’étaient les voleurs qui l’avaient dépouillé et privé de ses enfants pendant son