erra devant lui comme un fou et rencontra une troupe d’ouvriers qui travaillaient par corvée à la construction du palais du roi. Lorsqu’on le vit, on se saisit de lui et on lui dit : « Travaille avec ces gens-là à bâtir la demeure royale, sinon nous t’enfermerons pour toujours en prison. »
Il se mit à l’œuvre, et chaque jour on lui donnait un pain. Un mois se passa ainsi. Un jour, en montant sur une échelle, un de ses compagnons tomba et se cassa la jambe ; il poussa des cris et versa des larmes.
« Prends patience, lui dit Abou-Sâber, et ne pleure pas ; car dans la patience tu trouveras du soulagement ; c’est elle qui tire un homme d’un puits et le fait asseoir sur un trône royal. »
Le roi qui était assis à sa fenêtre et qui entendait ces paroles, se mit en colère et ordonna qu’on lui amenât le Dihqân. Celui-ci fut conduit aussitôt en sa présence. Il y avait dans le palais une citerne renfermant un caveau vaste et profond ; le prince y fit descendre Abou-Sâber et lui dit : « Homme de peu d’intelligence, nous verrons comment tu sortiras de ce puits pour monter sur le