« Raconte-moi ton histoire, » lui demanda le prince.
« Seigneur, lui dit le vieillard, ce jeune homme avait un frère que je jetai avec lui dans la mer. » Puis il fit, d’un bout à l’autre, le récit de ses aventures. Alors le roi poussa un grand cri, s’élança de son trône et embrassa son père et son frère en disant : « Par Dieu, tu es mon père, voilà mon frère et ta femme est ma mère. » Ils demeurèrent tous à verser des larmes ; ensuite le prince fit connaître l’événement à ses sujets et ajouta : « Ô peuple, comment jugez-vous mon habitude d’examiner les conséquences d’une action. » Les gens s’émerveillèrent de la sagesse et de la prudence de leur souverain. Celui-ci s’adressa à son père : « Si tu avais réfléchi aux résultats de ta conduite et si tu n’avais pas apporté de la précipitation dans ta manière d’agir, tu n’aurais pas été en butte au repentir et au chagrin pendant tout ce temps. » Puis il fit venir sa mère, ils se réjouirent tous ensemble et passèrent leur vie dans la satisfaction et le contentement.
« Quoi de plus nuisible, termina le prisonnier, que de ne pas considérer les suites d’une action ! Ne te hâte donc pas de me faire pé-