dernière et qu’il augmentera ses bienfaits. » Par là, ils excitèrent son esprit.
La seconde nuit arrivée, le prince demeura éveillé et inquiet, à observer son serviteur18. Quant à celui-ci, il alla se placer à la porte de sa tente, tira son sabre et resta là. À cette vue, le trouble du prince augmenta : il fit arrêter son frère et lui demanda : « Est-ce ainsi que tu reconnais l’amitié que j’avais pour toi plus grande que pour qui que ce soit ? C’est ainsi que tu me récompenses ! »
Deux des courtisans se levèrent et dirent : « Seigneur, si tu l’ordonnes, nous allons lui trancher la tête. »
« La précipitation à faire périr un homme, répondit le prince, est chose coupable, même lorsqu’il n’est pas puissant. Nous pouvons bien le tuer quand il est vivant, mais non le faire revivre quand il est mort. Il faut examiner les suites de toute action : celui-ci, du reste, n’échappera pas à la mort. »
Il ordonna de le conduire en prison, puis il revint (dans la ville), s’acquitta de ses occupations et partit pour la chasse. À son retour, il avait oublié le condamné lorsqu’on entra chez pour lui dire : « Si tu négliges de t’occuper de cet homme qui a voulu t’assas-