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connaissance de ses bienfaits ». Puis il se tut.

Au matin, la troupe des courtisans fut informée de cette aventure et pensa : « Voilà l’occasion, mettons-nous d’accord et avertissons le prince pour qu’il surprenne lui-même son favori et nous délivre de lui. »

Ils allèrent ensemble trouver leur maître et lui dirent : « Nous avons un avis à te donner. »

« Quel est-il ? »

« Ce marchand que tu as approché de ta personne, que tu as élevé au-dessus des grands de ton royaume, nous l’avons vu, la nuit dernière, le sabre nu et prêt à t’assaillir pour te tuer. »

En entendant ces paroles, le prince changea de couleur et leur demanda : « Avez-vous des preuves ? »

« Quelle preuve exiges-tu ? répliquèrent-ils. Si tu veux être convaincu, feins cette nuit d’être ivre et de t’endormir, puis observe-le, et tu verras de tes propres yeux tout ce que nous t’avons rapporté. »

Ils s’en allèrent ensuite trouver le favori et lui dirent : « Sache que le roi t’est reconnaissant de ce que tu as fait pour lui la nuit