et celui-ci fit de l’enfant son héritier présomptif et son futur successeur. Des années passèrent : le prince mourut et fut remplacé par le jeune homme qui s’assit sur le trône et vit prospérer ses affaires.
Pendant ce temps, ses parents parcouraient à sa recherche et à celle de son frère toutes les îles de la mer, dans l’espoir qu’ils auraient été jetés sur l’une d’elles, mais ils ne trouvaient pas de renseignements. Un jour que le père était dans un marché, il aperçut un crieur public, tenant un jeune homme qu’il voulait vendre. « Je l’achèterai, se dit-il, peut-être me consolera-t-il de la perte de mon fils. » — Il en fit l’acquisition et l’emmena dans sa maison. Quand sa femme l’aperçut, elle poussa un cri : « Par Dieu ! c’est mon fils. » Les parents se réjouirent fort et lui firent des questions sur son frère. « La mer nous a séparés, répondit-il, je ne sais ce qu’il est devenu. » Ils se consolèrent, et là-dessus bien des années se passèrent.
Ils habitaient dans le pays où régnait leur autre fils. Quand l’enfant retrouvé fut grand, son père lui donna des marchandises pour voyager. Il entra dans la ville où résidait son frère : celui-ci, informé qu’un trafiquant