ment votre père pourra-t-il vous voir aujourd’hui ? »
Un des marins l’interrogea : « De qui es-tu la femme ? »
« De tel marchand, répondit-elle ; je voulais aller le rejoindre lorsque ce malheur est arrivé. »
En entendant ces paroles, le mari se leva, déchira ses vêtements et se frappa la tête en disant : « Par Dieu ! c’est moi qui ai fait périr mes fils ! voilà le châtiment de celui qui n’envisage pas les conséquences de ses actes, qui ne s’informe pas et n’agit pas avec prudence ! » Puis tous deux recommencèrent à se lamenter et à pleurer. À la fin, le marchand s’écria : « Par Dieu, je ne prendrai plaisir à rien tant que je n’aurai pas de leurs nouvelles. » Il se mit ensuite à parcourir les mers à leur recherche, mais inutilement.
Les enfants furent poussés par le vent vers le continent et jetés sur le rivage. L’un d’eux fut trouvé par les courtisans du roi de ce pays : ils l’amenèrent à leur maître à qui il plut extrêmement et qui l’adopta pour son fils. Il le présenta comme tel à ses sujets, prétendant l’avoir caché par affection. Le peuple se réjouit beaucoup à cause du roi