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celles de ses états : voyant que le marchand était instruit et intelligent, il l’obligea de rester près de lui et le combla de bienfaits. Bien des jours après, le vizir demanda à son maître la permission de retourner dans sa patrie en emportant les récompenses qui lui avaient été accordées : « Permets, dit-il, que j’aille voir mes enfants, et je reviendrai ici. » Le prince accorda l’autorisation, lui imposa l’obligation de revenir et lui fit présent d’une bourse contenant mille dinars d’or. Le marchand s’embarqua et fit route vers son pays. Voilà ce qui lui arriva.

Quant à sa femme, ayant appris que son mari était au service de tel roi, elle se mit en chemin avec ses deux enfants (car, pendant l’absence du marchand, elle était accouchée de deux jumeaux), et se dirigea vers ce royaume. Il se rencontrèrent dans une île où le mari s’était lui-même arrêté cette nuit-là. La femme dit à ses enfants : « Voici un vaisseau qui vient du pays où est votre père, allez sur le bord de la mer vous enquérir de lui. » Ils obéirent et se mirent à jouer sur le bateau ; mais, tandis qu’ils étaient occupés à leurs jeux, le soir arriva : le marchand, qui dormait dans le navire, réveillé par leurs