lui dit : « Où sont les huit autres perles ? » Le marchand, s’imaginant qu’il lui parlait de celles qui étaient dans son vêtement, répondit : « Des voleurs me les ont prises. » Le joaillier crut lui avoir arraché un aveu, et, en l’entendant parler ainsi, se confirma dans l’opinion que cet homme l’avait volé ; il le saisit, le conduisit devant l’officier de police et dit : « Celui-ci m’a pris des perles ; j’en ai retrouvé deux sur lui, et il a avoué pour les huit autres. » L’officier de police, qui avait été instruit du vol, fit jeter en prison, après une bastonnade, le marchand qui y demeura quelque temps. Le plongeur, l’y ayant aperçu, le reconnut, et, après l’avoir interrogé sur son aventure qu’il lui raconta, s’étonna de sa mauvaise fortune ; en sortant, il informa le sulthân de l’histoire, ajoutant que c’était lui-même qui avait donné les perles14. Le prince fit mettre le marchand en liberté, lui demanda le récit de ses infortunes et, après l’avoir entendu d’un bout à l’autre, il eut compassion de lui et lui donna une maison dans le voisinage de son palais, en qualité d’échanson.
La demeure du naufragé était près du palais ; mais tandis qu’il se réjouissait en di-