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puis il alla chercher ce qu’il avait caché ; mais, ne l’ayant pas trouvé, il s’en revint confus et chagrin. Le vieillard lui demanda : « Pourquoi es-tu triste ? » — « Je croyais que tu ne m’accorderais pas mon dû, répliqua l’intendant, et j’ai enlevé de ce blé la valeur de mon salaire : à présent, comme tu as été juste à mon égard, je suis allé chercher, pour te le rapporter, ce que j’avais caché ; mais il a disparu. Quelqu’un l’aura trouvé et volé. » Lorsque le vieillard entendit ces paroles, il lui dit avec colère : « Il n’y a rien à faire contre une mauvaise destinée, » puis il ajouta : « Je t’avais donné cela, mais ton sort défavorable t’a poussé à agir comme tu l’as fait » et il le chassa de chez lui.

Le marchand s’en alla plein de tristesse, versant des larmes, et vint à passer près d’une troupe de plongeurs qui pêchaient des perles. Ces gens, le voyant affligé, l’interrogèrent : « Que t’est-il arrivé et pourquoi pleures-tu ? » Il leur raconta son histoire depuis le commencement jusqu’à la fin. Ils le reconnurent : « Tu es fils d’un tel ? » lui demandèrent-ils. « Oui. » Alors ils partagèrent sa douleur et son chagrin, puis ils