« Demeure chez moi, je t’établirai le surveillant et l’intendant de mes biens et je te donnerai chaque jour cinq dirhems. » — « Que Dieu par sa grâce t’accorde une belle récompense, » répondit le marchand, et il resta dans cet endroit jusqu’à l’époque des semailles, de la moisson et de la récolte.
Le vieillard ne s’occupait plus de surveillance ni d’inspection, mais il s’en remettait à son hôte. Celui-ci, après avoir fait ses calculs, se dit : « Je ne pense pas que le maître de cette récolte me donne ce qui m’est dû : il est à propos que je mette à part la valeur de mon salaire : s’il m’accorde ce qui me revient, je lui rendrai ce que j’aurai détourné. »
Puis il enleva la quantité à laquelle il avait droit, la cacha dans un endroit secret et remit le reste au vieillard : Celui-ci lui dit : « Va, prends ce qui t’appartient, suivant nos conventions, vends-le et achète avec le prix des vêtements, des étoffes et d’autres choses ; si tu restes chez moi dix ans, voilà le salaire que tu auras, et je te paierai de la sorte. »
Le marchand pensa en lui-même : « J’ai mal agi en détournant du blé à son insu, »