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ver venu, le blé se vendait la moitié du prix que le marchand avait donné, ce qui l’inquiéta beaucoup. Il le garda jusqu’à l’autre année, mais la valeur baissa encore.

Un de ses amis lui dit : « Tu n’as pas de chance avec ce blé, même si tu le vends à son prix. »

« Mon gain se fait attendre, répondit le marchand ; il est possible que j’éprouve des pertes en cette affaire ; Dieu le sait. Quand cela durerait dix ans, je ne le revendrai qu’à bénéfice. » Puis, tout en colère, il boucha la porte de son grenier avec de l’argile.

Mais, par la volonté de Dieu très haut, il survint une pluie abondante ; l’eau coula du toit de la maison où était déposé le blé : le marchand dut payer de sa bourse cent dirhems pour le transporter hors de la ville, car les grains pourris exhalaient une odeur infecte. — Son ami lui dit : « Que de fois je t’ai répété que tu n’aurais pas de chance avec ton blé et tu ne m’as pas écouté ! À présent, il faut que tu consultes un astrologue et que tu l’interroges sur ton étoile. »

Le marchand suivit ce conseil et l’astrologue lui répondit : « Ton astre est défavo-