sacrés. Le ministre reconnut qu’elle était ignorante et innocente et il ajouta : « Je vais t’enseigner une ruse qui te sauvera et qui blanchira ton visage devant le roi. »
« Quelle est-elle ? » demanda Behrédjour.
« Quand le prince te fera venir et quand il t’interrogera, tu lui répondras : Ce jeune homme m’a vue dans une loge grillée de la mosquée et m’a envoyé un message, me promettant cent perles d’un prix inestimable si je lui accordais mes faveurs. J’ai ri de sa demande et l’ai repoussée, mais il est revenu à la charge et m’a dit : Si tu m’accordes cela, c’est bien ; sinon, une de ces nuits, j’irai, ivre, m’endormir dans ton appartement ; le roi me verra et me tuera ; toi, tu seras humiliée, noircie à ses yeux et déshonorée. Voilà, ajouta le ministre, ce que tu répéteras au prince ; moi je vais le retrouver et le lui rapporter. » Behrédjour y consentit.
Le grand vizir revint vers son maître et lui dit : « Ce jeune homme mérite un châtiment sévère après tant de bienfaits : une semence amère ne peut rien donner de doux. Je suis convaincu que la reine est innocente. » Puis il raconta à Azâd-bakht tout ce qu’il