son trône, fit venir son premier ministre, le vizir des vizirs, et lui dit :
« Que penses-tu de l’action de ce scélérat qui est entré dans mon appartement et s’est couché sur mon divan ? Je crains que ma femme n’ait de l’inclination pour lui. Quel est ton avis dans cette circonstance ? »
Le ministre répondit : « Que Dieu prolonge la vie du roi ! Qu’as-tu observé chez ce page ? N’est-ce pas un individu de basse extraction, un fils de voleur ? un scélérat revient toujours à ses instincts pervers et celui qui élève le petit d’un serpent n’en peut attendre que des morsures. Quant à la reine, elle est innocente, car, depuis des années jusqu’à présent, on n’a vu en elle qu’honnêteté et pudeur. Maintenant, si le roi le permet, j’irai la trouver et je l’interrogerai pour pouvoir t’exposer clairement cette affaire. »
Le prince l’y autorisa et le vizir alla dire à Behrédjour : « Je suis venu vers toi à cause d’un grand scandale ; je désire que tu me dises la vérité et que tu me racontes comment ce jeune homme est entré dans la chambre. »
« Je l’ignore absolument, » répondit la reine, et elle proféra les serments les plus