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par s’endormir d’un profond sommeil. Le soir arrivé, une esclave apporta, comme à l’ordinaire, toute espèce de friandises en fait de mets et de boissons qu’elle préparait pour le roi et la reine. Le jeune homme dormait toujours, étendu sur le dos, sans se douter de rien, car, dans son ivresse, il ne savait pas où il était. La jeune fille, croyant que c’était le prince endormi sur son divan, plaça les cassolettes et les parfums prés de son siège, puis elle ferma la porte et s’en alla.

Le roi sortit de la salle à manger, prit la reine par la main et la conduisit dans la chambre où dormait son favori. Il ouvrit la porte, entra et, trouvant son trésorier endormi, il se tourna vers la reine :

« Que fait là ce jeune homme ? demanda-t-il ; assurément, il n’est venu ici qu’à cause de toi. »

« Je l’ignore, » répondit-elle. Là-dessus le dormeur s’éveilla et, voyant Azâd-bakht, il se leva et se prosterna devant lui. « Misérable, s’écria le roi, qui t’a conduit dans mon palais ? » Puis il ordonna de l’enfermer dans un endroit et la reine dans un autre.

Le lendemain matin, le prince, assis sur