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nars dans une bourse, remontèrent à cheval et s’enfuirent9.

Par l’ordre du Dieu très haut, il existait une troupe de brigands qui, dans le voisinage de cette montagne, avaient détroussé une caravane et pillé ses richesses. Ils vinrent à cet endroit pour partager leur butin et, regardant au pied de la montagne, ils aperçurent ce vêtement de brocard ; ils s’arrêtèrent pour examiner ce que c’était, trouvèrent l’enfant roulé dans cette étoffe, l’or auprès de sa tête, et se dirent, étonnés : « Louange à Dieu ! par quel crime cet enfant est-il ici ? » Puis le chef des brigands le recueillit, pendant qu’ils se partageaient les dinars, le traita comme son fils, le nourrit de lait et de dattes jusqu’à ce qu’il fût arrivé à sa demeure et s’occupa de son éducation10.

Le prince Azâd-bakht et sa femme ne cessèrent de marcher tant qu’ils parvinrent chez le roi de Perse, dont le nom était Kathrou11. Celui-ci les reçut avec honneur, les établit dans son plus beau palais et, lorsqu’ils lui eurent raconté leur histoire d’un bout à l’autre, il leur donna une nombreuse armée et des richesses considérables. Azâd-bakht demeura quelques jours chez lui jus-