et qu’il offrit les présents au roi, celui-ci se réjouit fort et ne songea plus qu’à la nourriture et à la boisson. Le premier ministre qui était présent lui dit : « Prince, sache que le vizir Isfehbed est ton ennemi, car son esprit n’a pas été satisfait de ta conduite à son égard ; garde-toi de te contenter du message qu’il t’envoie, de ses paroles affectueuses et de son langage caressant6. »
Le roi écouta le discours du grand vizir sans en être préoccupé, et ne se soucia que de manger, de boire, de se divertir et de faire de la musique comme auparavant. Ensuite Isfehbed écrivit des lettres qu’il envoya à tous les émirs, les informa de son aventure avec Azâd-bakht et de l’enlèvement de sa fille et les avertit que le prince les traiterait comme il l’avait traité.
Le conteur continue : Lorsque ces messages arrivèrent dans les provinces, les émirs se rendirent auprès du vizir et lui dirent : « Que s’est-il passé ? » Il leur raconta son histoire et celle de Behrédjour. Tous, d’un accord unanime, convinrent de travailler à la perte du roi. Ils marchèrent contre lui avec leurs troupes, sans qu’il en fût informé, sinon lorsque le bruit s’en répandit par tout le pays.