« Prince, répondit le serviteur, que Dieu éternise ta vie ! patiente jusqu’à ce que j’informe mon maître : alors tu la recevras de son plein gré : il n’est ni convenable, ni digne de toi de prendre ainsi cette jeune fille ; ce serait une insulte pour son père si tu l’épousais à son insu. »
Le roi répliqua : « Je n’ai pas la patience d’attendre que tu sois allé trouver le vizir et que tu sois revenu : ce ne sera pas un affront pour lui si, moi, j’épouse sa fille. »
« Maître, reprit l’eunuque, toute chose précipitée n’est pas de longue durée et ne réjouit pas le cœur : il n’est pas séant que tu enlèves cette jeune fille d’une façon si outrageante ; ne te perds pas toi-même par la précipitation, car je sais que son père en aura le cœur serré et que tu n’auras pas à te louer de ce qu’il fera. »
« Isfehbed, interrompit le roi, est un de mes serviteurs et de mes esclaves : je n’ai pas à m’inquiéter s’il est mécontent ou satisfait »
Puis il tira la bride de la mule, emmena la jeune fille dans son palais et l’épousa. Elle se nommait Behrédjour5.
L’eunuque, suivi des cavaliers, alla trouver le vizir et lui dit : « Maître, tu as passé